Fondation

Le Bureau de la recherche non compétitive est un projet d’engagement public du collectif du même nom, qui se déroule dans la salle éducative de la Fondation PHI entre le 3 novembre 2023 et le 10 mars 2024, parallèlement à la présentation de l’exposition Rirkrit Tiravanija: JOUEZ/PLAY.

Dans le cadre de ce projet, la salle éducative emplit une prophétie annoncée par sa climatisation centrale toujours en marche, son plafond suspendu et sa grille de lumières fluorescentes; elle a été entièrement transformée en espace de bureau, équipé d’une imprimante et d’un espace pause-café, d’une table de conférence et de postes de travail.

La salle, qui accueille nos groupes éducatifs, sera activée par une performance de longue durée réalisée par les trois membres du collectif, qui l’utiliseront régulièrement comme espace de travail au cours des prochains mois. Elle servira également de lieu de rencontre créatif pour notre public, qui sera invité à participer à divers événements et ateliers, dont une activité de création d’affiches de démotivation et un cinq à sept avec les artistes.

Si cette pièce nouvellement meublée offre un contraste saisissant avec les fantasmes architecturaux du concept à aire ouverte (ou de l’aménagement douillet du bureau à domicile), elle fait un clin d’œil à la persistance de ce type d’environnement stérile et aliénant qui sert de décor dans la culture populaire, en particulier dans les comédies – pensons au film Office Space (La folie du travail), sorti en 1999, ou aux versions britannique et américaine de la série télévisée The Office (Le bureau). Dans ce cadre, le bureau devient un lieu absurde au sein duquel se joue un jeu de rôle perpétuel, et où l’on est à la fois gestionnaire et géré·e, patron·ne et employé·e, actif·ve et passif·ve, inactif·ve et occupé·e.

En parodiant ces environnements et ces rôles standardisés, le Bureau de la recherche non compétitive propose une transformation de l’espace de bureau, d’un lieu de travail détaché à un lieu de résistance critique. Tout comme les projets du collectif offrent une critique espiègle de certaines des valeurs qui semblent guider le milieu de l’art contemporain aujourd’hui – l’hyperproductivité et l’hypervisibilité, la marchandisation, l’entrepreneuriat –, ils s’engagent également à explorer d’autres formes de travail, fondées sur une éthique de la lenteur, du jeu, de la collaboration et de l’échange.

Commissaire: Daniel Fiset

Ce projet d’engagement public est présenté avec le soutien de la SDC Vieux-Montréal.