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Fondation
Yayoi Kusama: DANCING LIGHTS THAT FLEW UP TO THE UNIVERSE
6 juillet → 15 janvier 2023
Dans le cadre des célébrations de son 15e anniversaire, la Fondation PHI présente une exposition de l’artiste Yayoi Kusama
L’art contemporain peut renforcer l’autonomie des enfants par des approches pédagogiques progressistes. Comment les institutions artistiques peuvent-elles encourager les élèves à interpréter les œuvres à leur manière et à penser librement?
Depuis l’automne 2022, l’école alternative Le Vitrail à Rosemont prend part à un projet intitulé L’école au musée, qui vise à amener ses classes du primaire et du secondaire dans un musée une fois par semaine, pendant plusieurs semaines, tout en reliant l’expérience au programme d’enseignement scolaire. Le département de l’éducation de la Fondation PHI a accueilli les jeunes de 5e et 6e année tous les vendredis, pendant six semaines, pour leur faire découvrir l’exposition de Yayoi Kusama.
Dans cette conversation, Marie-Hélène Lemaire, responsable de l’éducation, et Zoe Compton, éducatrice, racontent leur expérience et leurs interactions mémorables avec les élèves et leur professeure Laurence Douville durant ce projet.
Des gestes d’hospitalité mutuelle valorisent les enfants.
Marie-Hélène Lemaire (responsable de l’éducation): Un matin durant L’école au musée, une élève est venue vers moi et m’a demandé: «Te souviens-tu de mon nom?», j’ai répondu: «Jeanne, bien sûr, je me souviens de ton nom». Puis j’ai ajouté: «Tu es chez-toi à la Fondation».
Zoe Compton (éducatrice): En effet, accueillir un groupe scolaire sur une longue période a été pour nous une occasion unique d’apprendre les noms des élèves et de tisser des liens avec elleux et leur professeure, Laurence Douville.
M-HL: L’environnement d’un musée d’art contemporain peut être assez intimidant. En tant qu’éducatrices, nous tentons de créer pour les personnes qui traversent nos portes un lieu où s’émanciper, en encourageant le dialogue et en écoutant attentivement leurs idées et leurs sentiments par rapport à l’art.
ZC: Notre premier geste a été de rendre visite aux élèves dans leur classe, à l’école Le Vitrail. Il y a un intérêt spécial à s’accueillir dans nos environnements quotidiens respectifs. Cela nous a permis d’établir dès le départ une relation basée sur le respect et le coapprentissage. Nous nous sommes inspirées de l’ambiance de leur classe pour aménager notre propre espace d’enseignement, à la Fondation.
En art contemporain, l’apprentissage va dans les deux sens.
ZC: Comme le projet s’étendait sur six semaines, nous avons eu la chance de creuser davantage le contenu de l’exposition de Yayoi Kusama. Nous avons élaboré des plans de cours pour chaque jour du programme, en mettant l’accent sur les thématiques de la nature, de l’art immersif et de l’art comme vecteur de changement social.
M-HL: Durant nos visites guidées et nos activités, les élèves désiraient tant contribuer aux conversations! Comme éducatrices, nous gardons l’esprit ouvert et laissons les enfants influencer nos plans de cours, parce que nous savons qu’en art contemporain, l’apprentissage va dans les deux sens. Lorsqu’iels sont questionné·e·s et écouté·e·s attentivement, les enfants gagnent en confiance et apprennent à exprimer leurs réflexions, ce qui élargit notre compréhension de l’exposition et enrichit nos visites de groupe subséquentes avec d’autres écoles.
ZC: Les adultes accompagnateur·rice·s étaient étonné·e·s du niveau de motivation et d’engagement des élèves, ainsi que de la profondeur et de la richesse de leur vision de l’art.
ZC: Nous étions d’autant plus impressionnées par l’approche pédagogique de Laurence Douville et par la manière dont les élèves prennent en charge leur apprentissage. Durant L’école au musée, les élèves étaient invité·e·s à proposer des projets en fonction de leurs intérêts. En ce qui concerne l’enseignement alternatif, nos valeurs s’alignaient bien avec celles de Laurence quant à la nécessité de maintenir un dialogue ouvert et de s’adapter lorsque nécessaire.
Ce que nous avons exploré dans les galeries, Laurence l’a approfondi dans sa classe.
M-HL: Kusama aborde souvent les relations réciproques dans la nature. Pour elle, les éléments naturels tels que les arbres, les oiseaux et les citrouilles sont égaux aux êtres humains, et elle s’imagine nichant dans leur forme pour mieux les comprendre et les représenter dans ses œuvres. Cette idée de réciprocité a trouvé écho chez les enfants, et a également été reprise dans notre collaboration avec Laurence. Nous avons engagé un dialogue entre nos programmes pédagogiques respectifs, en nous concentrant sur la perspective de Kusama sur les relations spirituelles entre les divers éléments de la nature – humains et non-humains –, ainsi qu’entre la nature et l’Univers, puis en reliant celle-ci à la cosmologie autochtone. Ce que nous avons exploré dans les galeries, Laurence l'a approfondi dans sa classe.
En collaborant avec des artistes, les élèves ont senti qu’iels faisaient partie de la communauté artistique.
ZC: Je crois que la journée préférée des enfants a été celle où nous avons invité des artistes locaux·cales pour animer une activité. En lien avec l’exposition de Kusama, la Fondation PHI s’est associée au collectif artistique doux soft club pour créer une installation immersive, bleu de lieu, dans notre salle éducative. Les artistes Chloë Baril-Chassé, Pénélope Bourgeois, Marion Paquette et Mariane Stratis ont peint toute la pièce d’un bleu clair et y ont placé un peu partout diverses formes de la même teinte. Cette œuvre participative explorait l’architecture, la sculpture, le corps et la performance. Par exemple, le public était invité à interagir avec les formes en les déplaçant et les réorganisant, en les escaladant, en s’y allongeant et même en les portant sur soi.
M-HL: En collaborant avec des artistes, les élèves ont senti qu’iels faisaient partie de la communauté artistique. doux soft club a su créer un climat d’intimité avec les enfants et leur a parlé des valeurs de l’amitié, de la bienveillance, de la confiance et de l’importance d’écouter les autres. Les artistes ont ensuite invité les élèves à mettre en pratique ces valeurs en leur demandant de communiquer en silence pour construire collectivement une sculpture. Les idéaux de Kusama sur l’art comme vecteur de paix, d’amour et de changement social ont résonné tout au long de la journée.
ZC: Alors que nous étions ravies d’offrir aux élèves cette occasion de mieux connaître le monde à travers l'art, nous avons également beaucoup profité de cette expérience. Surtout, elle nous a démontré à quel point les enfants peuvent nous apprendre tant de choses sur l’art lorsqu’on leur donne la liberté et la confiance qu’iels méritent.
M-HL: L'école au musée est un projet remarquable qui rend l’art plus accessible aux jeunes et qui encourage la réflexion sur les moyens d’améliorer l’accessibilité des institutions culturelles au sens large.
Ce projet se poursuit au printemps 2023 par l’accueil d’un groupe de maternelles de l’école Le Vitrail, qui viendra expérimenter notre prochaine exposition, Conditions d’utilisation. Nous tenons à remercier Chantal Laurin, directrice de l’école Le Vitrail, d’avoir initié le projet L’école au musée, ainsi qu’Anik Meunier, directrice du GREM (Groupe de recherche sur l’éducation et les musées) à l’UQAM, pour la coordination de la portion recherche du projet.
Autrices
Zoe Compton
Zoe Compton est éducatrice et chargée de projets à la Fondation PHI pour l’art contemporain. Elle a obtenu une maîtrise en Éducation de l’art de l’Université Concordia, explorant les thèmes de la décolonisation des colons et de l’impact de ses ancêtres sur l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard par le biais d’une thèse axée sur les arts. Sa philosophie d'enseignement est fondée sur la promotion de la sensibilisation à l’environnement et de l’accessibilité, ce qu’elle met en pratique au Centre des arts visuels de Westmount, à l’école d’art Pointe-Saint-Charles et dans d’autres milieux communautaires. Zoe travaille également en tant qu’assistante de programme pour la Commission canadienne pour l’UNESCO, soutenant les responsables de programme dans leur travail pour faire avancer les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies avec divers réseaux et partenaires.
Marie-Hélène Lemaire
Marie-Hélène Lemaire est responsable de l’éducation à la Fondation PHI pour l’art contemporain. Elle détient un doctorat en communications à l'Université Concordia qui porte sur le développement d’une pédagogie basée sur le mouvement pour la visite guidée de groupe dans les expositions d’art contemporain. Elle utilise les approches féministes de la corporéité, du néo-matérialisme et de la recherche poétique afin de privilégier et de valider nos engagements sensoriels, sensuels et affectifs envers l’art contemporain. Elle a publié dans The Journal of Museum Education (2021), Canadian Review of Art Education (2021), et Muséologies (2018). Elle nourrit une pratique d’écriture poétique pour le développement, l’animation et l’interprétation de son programme éducatif, ainsi que pour exprimer ses propres engagements esthétiques. Elle est vouée à la justice épistémique dans le milieu de l’art.
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