J’ouvre la porte.
Un espace envoûtant et mystérieux s’ouvre à moi.
J’entre, doucement, déjà étonnée.
À la fois nuit étoilée, multitude arc-en-ciel, forêt imaginée.
Mon corps, tendrement enveloppé.
Ici, tout est mouvance, rythmes pulsatiles, résonances.
Ici, l’espace se déploie, par douces marées, colorées, silencieuses.
Mon corps y est transporté.
Alors que là-bas, d’où je viens, tout est solidité, contraintes, et limites.
Ici, colle à ma peau une atmosphère fluide et humide.
Je deviens malléable, mon corps poreux, aqueux, volatil.
À mes pieds, tout autour, s’étale un lac noir, profond.
J’imagine l’aile fine d’une libellule frôlant la surface de l’eau
Le calme de sa surface troublé d’ondes infinies.
Mes pieds, mes jambes, mon cœur, mes poumons, ma tête.
Tout réverbère.
Tout mon être cohabite avec une réalité rêvée.
Les feux follets fusent.
Oranges, bleus, violets, jaunes.
Esprits de la nuit
de ce lac,
de ces étoiles.
Et moi, qui m’y plonge.
Et moi, qui m’envole.