Événement passé
Fondation
Rirkrit Tiravanija: JOUEZ/PLAY
3 novembre → 10 mars 2024
La Fondation PHI est heureuse de présenter une exposition individuelle de l’artiste Rirkrit Tiravanija, intitulée JOUEZ/PLAY
Thème: résonance
Dans cet essai, nous proposons une réflexion sur l’œuvre untitled 1996 (rehearsal room no. 6) (2023) de Rirkrit Tiravanija à travers la thématique de la résonance. Cette œuvre est un bel exemple de la pratique de l’artiste qui délaisse l’idée de créer un objet d’art sacré sur socle ou au mur. En revanche, Tiravanija vise à créer des lieux de rencontres, des espaces d’interactions sociales, où le public est invité à poser une ou plusieurs actions pour venir activer et compléter l’œuvre.
D’ailleurs, le titre de l’exposition JOUEZ/PLAY évoque ce caractère participatif et collaboratif. L’artiste nous y invite à explorer le thème du jeu et du loisir sous plusieurs déclinaisons. Le jeu favorise l’accessibilité à la participation: tout le monde a une idée instinctive de comment jouer à quelque chose et, ici, il s’agit de jouer avec le son et la musique pour entrer en relation tout le monde ensemble.
Et ces relations-là passent beaucoup par la résonance. On peut concevoir la résonance de deux façons: la résonance comme phénomène sonore et musical, ou bien la résonance dans sa dimension sociale.
Si l’on pense à la dimension sociale de la résonance, c’est l’intention de Tiravanija, par l’entremise de cette œuvre, de donner accès à un espace de répétition gratuit aux groupes musicaux montréalais. Présentée depuis plusieurs années et ayant fait le tour du monde, cette œuvre propose chaque fois la même invitation. Il est possible d’enregistrer les répétitions au sein de l’œuvre et d’y écouter les anciens enregistrements, ce qui nous transporte dans le temps et dans le monde. On imagine alors tous ces groupes musicaux comme des centres de vibrations en interrelations dans l’espace-temps.
Par l’entremise de cette œuvre, les rapports sociaux de résonances se tissent non seulement entre groupes de musique expérimentés, mais aussi avec le public en général. Tout le monde est invité à venir jouer des instruments, de manière improvisée. L’œuvre devient l’incarnation même de cette idée que la musique est un lieu de partage et de convivialité. Les sons et la musique sont des médiums moteurs de célébrations et de rassemblements.
À l’intérieur du studio, on constate rapidement que les personnes qui visitent l’œuvre entrent spontanément en relations affectives, ludiques et exploratoires, parfois avec certains de leurs proches, mais aussi, d’autres fois avec des personnes inconnues qui se trouvent dans l’espace.
L’installation rompt avec les schémas de la musique conventionnelle et classique pour transformer notre rapport au studio de répétition et à la salle de concert. Le public demeure habituellement passif alors que c’est l’inverse qui se produit dans cette œuvre. Les visiteur·euse·s ne sont pas seulement spectateur·trice·s, iels font partie intégrante de l’œuvre. C’est par leur action que l'œuvre devient complète.
Un renversement se produit aussi au niveau du studio de répétition, du jam space, ce lieu intime quasi secret où se compose un produit ultime: l’album. Cet espace est ici révélé au public et vient ainsi désarçonner les attentes face à la composition.
Cette caisse de résonance, par moment chaotique et tapageuse, installée au centre de l’architecture de la Galerie d’art, vient secouer cette idée conventionnelle du musée en tant que Temple, espace élitiste silencieux aux murs blancs dégageant une certaine froideur. Dans ce lieu qui, comme la salle de concert traditionnelle, entraîne la passivité, on sent immédiatement la timidité et la circonspection du public qui ne peut pas toucher aux objets d’art.
A contrario, par le jeu collaboratif sonore et musical, l’œuvre de Rirkrit Tiravanija permet d’adopter des comportements subversifs au sein de l’institution muséale et de ramener cette audace dans le quotidien, au sortir de la Fondation.
Nous vous proposons de participer à l’exploration de l’œuvre untitled 1996 (rehearsal studio no. 6) (2023) par le biais d’un jeu de conversation sonore.
Chaque personne est invitée à suivre des conseils de création et à s’emparer d’un instrument afin de le faire résonner selon une thématique ou une instruction proposée dans la prochaine section. La conversation peut prendre une forme musicale, mais ce n’est pas une exigence. Elle peut être complètement abstraite et exploratoire.
La première personne se lance et interprète une proposition avec un instrument. Ensuite, les personnes suivantes sont invitées à répondre par une autre déclinaison sonore de la thématique de manière à continuer le dialogue. La conversation peut se prolonger de manière organique en enchaînant différentes instructions.
Voici quelques possibilités d’instruction
Reproduis le son d’un beau souvenir
Imiter le son d’une couleur
Recrée le son d’un élément naturel
Changer le rôle d’un instrument
Quel est le son de l’aube?
Du crépuscule?
L’expérience peut être jumelée à la création d’une partition graphique. C’est une forme de notation musicale qui utilise des symboles et des indications textuelles non traditionnelles pour indiquer la façon dont doit être joué et interprété un morceau de musique.
Vous pouvez représenter les différentes interventions qui se sont produites sur papier à l’aide de symboles de temps, d’espace et de sonorités. Voir exemple ci-dessous.
L’outil Mouvements: Rirkrit Tiravanija est conçu par l’équipe de l’éducation à la Fondation PHI afin d’encourager les visiteurs à développer en profondeur certains concepts clés explorés par l’exposition Rirkrit Tiravanija: JOUEZ/PLAY.
Autrices
Marie-Hélène Lemaire
Marie-Hélène Lemaire est responsable de l’éducation à la Fondation PHI pour l’art contemporain. Elle détient une MA en muséologie à l’UQÀM (Université du Québec à Montréal), ainsi qu’un doctorat en communications à l'Université Concordia qui porte sur le développement d’une pédagogie basée sur le mouvement pour la visite guidée de groupe dans les expositions d’art contemporain. Elle utilise les approches féministes de la corporéité, du néo-matérialisme et de la recherche poétique afin de privilégier et de valider nos engagements somatiques, sensoriels, haptiques et affectifs envers l’art contemporain. Elle nourrit une pratique d’écriture poétique pour le développement, l’animation et l’interprétation du programme éducatif de la Fondation PHI, ainsi que pour exprimer ses propres engagements esthétiques. Elle a publié dans The Journal of Museum Education (2021), Canadian Review of Art Education (2021), et Muséologies (2018). Elle est auteure d’un chapitre dans le livre à venir Art Education in Canadian Museums: Practices in Action (Intellect, juillet 2024).
Marilou Lyonnais Archambault
Marilou Lyonnais Archambault artiste multidisciplinaire et éducatrice est bachelière en enseignement des arts visuels et médiatiques à l’UQAM et complète présentement un MFA à l’université Concordia en Intermedia. Sa pratique artistique propose une œuvre réflexive sur des sujets tels que la mémoire, la condition numérique, le vivant et les espaces liminaux. Son approche rassemble son, musique, installation, images fixes et en mouvement.
Musicienne au sein du duo Saudade, elle a donné plusieurs prestations en sol boréal et anime, depuis plus d’une demi-décennie, une émission de radio (n10.as) axée sur le mélange de rythmes abstraits, de dance music nostalgique et d'atmosphères brumeuses. Elle est fréquemment DJ dans divers évènements de la ville.
L’artiste a performé dans le cadre de festivals tels que Suoni Per il Popolo, MUTEK, FIMAV, Piknic Electronik, Sight & Sound et a exposé dans des institutions culturelles de Montréal; Centre PHI, Eastern Bloc, Never Apart. Son travail a été soutenu par le Conseil des arts du Canada.
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