C’est ainsi que les travaux d’Adrien M et Claire B se développent, de façon «horizontale». Il n’y a pas une idée qui surgit d’abord, puis sa technique. Ces éléments arrivent en même temps. Tranquillement, «on a des choses qui appartiennent autant à l’univers de l’idée, que de la technique, que de la matière, que de la rencontre, que de l’inspiration, qui s'agrègent et qui forment cet environnement.» Selon Claire Bardainne, cette création à l’unisson est une forme d’écriture spécifique aux dispositifs numériques d’aujourd’hui.
Curieusement, une des sources d’inspiration pour Mirages & miracles est une expérience de taxidermie. Après avoir découvert des squelettes de pigeons dans une ancienne église, Claire a voulu les restaurer et leur redonner vie. Même si ces squelettes ne sont pas présents dans l’exposition, ils font partie de sa genèse «La mise en vie de choses qui apparaissent comme inertes» nous dit-elle. Depuis, pour catalyser cette idée, c’est plutôt la figure de la pierre qui s’est imposée. Claire et Adrien ont ensuite développé ce concept de «jardinage du vivant numérique» lors d’une résidence à la Villa Médicis, à Rome, sous l’invitation de leur ami, l’artiste français Laurent Derobert. C’est aussi lui qui leur a offert le titre Mirages & miracles, qui serait tiré d’une équation qu’il développe dans le cadre de ses mathématiques existentielles.