Fondation

Havrer est un projet d’engagement public créé par Marlon Kroll en conjonction avec l’exposition Stan Douglas: Dévoilements narratifs.

Inspirée des sensations associées à l’occupation d’un corps, Havrer est une installation destinée à être vécue de deux points de vue. À l’intérieur de la Salle éducative de la Fondation PHI, les participant·e·s trouveront de hauts paravents recouverts de toile huilée (oilskin), un revêtement imperméable archaïque obtenu par la juxtaposition de couches d’huile de lin et de cire d’abeille sur un canevas, appliquées par des mouvements imitant ceux de l’artiste-peintre. Si la toile huilée évoque une membrane semblable à la peau mais impénétrable, elle couvre ici une structure dont l’intérieur, tel un corps, ne peut être perçu depuis l’espace d’exposition. Vue de l’extérieur, au niveau de la rue, par les deux fenêtres de la Salle éducative, Havrer se révèle autrement et rend visible une intervention qui émane du cœur de l’installation.

Par ce projet, Kroll se penche sur les concepts de transformation et de matérialité de l’être, ainsi que sur la façon dont l’architecture entrave l’accessibilité en ne créant qu’un unique point de vue ou en délimitant l’espace physique.

ACTIVITÉ DE CRÉATION
L’installation de Kroll sera le point de départ d’une activité de création qui sera proposée aux groupes après la visite guidée de Stan Douglas: Dévoilements narratifs, et dans le cadre d’ateliers le week-end. En écho à la nature récursive de la mémoire et à l’installation de l’artiste, chaque participant·e sera invité·e à dessiner, de mémoire, un moment marquant de leur vie et, par le jeu du «téléphone visuel», à traduire ces dessins en quelque chose d’entièrement nouveau. En appelant le public à dessiner ce qu’il a vu après le fait plutôt que de le recopier immédiatement, l’activité évoque la façon par laquelle Douglas œuvre à traduire des faits historiques par le moyen de la (re)présentation photographique.