Fondation
Lee Bae: UNION
24 février → 20 juin 2021
Le dévouement de Lee Bae à la présence exige la nôtre, offrant un moment de répit et de contemplation
INCANDESCENCES
Marjolaine Bourdua
Emma Haraké
Kama La Mackerel
Helena Martin Franco
Commissaire: Daniel Fiset
Incandescences est né d’une invitation à Helena Martin Franco, Marjolaine Bourdua, Emma Haraké et Kama La Mackerel à réaliser des micro-résidences de recherche dans les archives du département d’éducation de la Fondation PHI au printemps et à l’été 2021. À partir de cette collection d’objets, de documents, d’idées, de questions et d’expériences, ces quatre artistes ont imaginé des projets aux formes multiples, qui permettaient de voir autrement cette archive.
Le titre du projet fait un clin d’œil au charbon, matière omniprésente dans l’exposition Lee Bae: UNION, que nous présentions en 2021 alors que nous accueillions les quatre artistes. Obtenu après la combustion d’une autre matière, le charbon est à la fois le résultat de ce qui a été consumé/consommé, et ce qui permet à d’autres feux de s’allumer. De la même manière, Incandescences nous invite à réactiver et réutiliser les choses qui nous entourent, et à revisiter leur potentiel créatif.
Lors de sa micro-résidence, Helena Martin Franco a réalisé une intervention cartographique au sol de la salle éducative de la Fondation PHI. L’artiste y a placé de longues bandes de carton beige pour tracer les contours d’objets tirés de nos activités éducatives passées, mêlés à des mots puisés de nos archives ou d’articles qui faisaient la manchette à l’époque. Choisissant de s’impliquer directement dans le processus, l’artiste a aussi tracé les contours de son corps à plusieurs reprises sur le carton, liant les objets aux gestes et mouvements qui les ont portés, et témoignant simultanément de leur présence et de leur absence. Martin Franco a ensuite produit une vidéo témoignant de sa démarche ainsi qu’une performance en ligne, intitulée Absence à main levée/Freehand Absence/Ausencia a mano alzada.
Dès le début de la résidence, Marjolaine Bourdua s’est intéressée au geste du tri, qui était au cœur de la constitution de notre archive où se mêlent documents, traces de projets passés et matériaux divers. Comment distinguer ce qui est à conserver de ce dont on doit se débarrasser? Ces choses ont-elles une vie au-delà de leur utilisation première? Pour explorer ces questions, Bourdua a conçu Se joignent les mises à distance, une grande installation éphémère placée au cœur de notre salle éducative qui fait se rencontrer les objets de son atelier et ceux de nos archives. Maintenant démontée, la documentation de cette installation peut être vue dans une vidéo préparée par l’artiste.
En réponse à la quantité de textes accumulés par l’équipe de la Fondation depuis ses touts débuts, qui s’entremêlent aux matériaux et aux oeuvres créées par la public et rangées dans notre placard de la salle éducative, Emma Haraké a conçu l’œuvre audio Four Texts To Listen To Your Inner Voice. Elle consiste en un croisement de quatre textes trouvés dans le placard de cette salle, lus par l’artiste avec soin: mis en commun, ces textes révèlent l’imbrication de l’intime et du collectif au sein d’une archive.
La micro-résidence aura permis à Kama La Mackerel d’explorer différents objets aimantés qui se trouvaient dans nos archives pour réaliser une installation in situ: notamment, des mots tirés d’un ensemble de poésie magnétique conçu par l’équipe de l’éducation de la Fondation PHI pour une activité publique. La recherche menée lors de la micro-résidence a nourri une performance réalisée par Kama lors d’un événement de célébration des 15 ans de la Fondation PHI, le 5 octobre 2022.
Conçue en dialogue avec les quatre artistes du projet, ainsi que les artistes Jenny Lin et Eloisa Aquino, cette publication regroupe quatre activités créatives à faire chez soi, seul·e ou en groupe. Elle s’envisage comme une sorte de morceau de charbon: dépôt matériel et conceptuel de ce qui a été découvert par les artistes durant leurs recherches, elle propose de nous placer dans un état qui reflète leurs démarches.
Elle vous invite ainsi à jeter un regard différent sur les objets qui nous entourent, les considérant comme des archives à part entière; à revoir des choses que l’on ne regarde plus tellement elles sont banales; à créer de nouvelles conversations entre celles-ci; à lier le matériel et l’immatériel. À raconter, à partir de ce qui est autour de nous, nos mondes à nouveau.
Cette capsule vidéo marque la première fois où les quatre artistes d’Incandescences ont pu se réunir pour discuter de leurs démarches respectives, et échanger sur les projets qui ont été développés lors de leurs micro-résidences de 2021.
Marjolaine Bourdua est une artiste et travailleuse culturelle basée à Montréal. Dans une approche sculpturale, elle interroge les tensions inhérentes à la culture de masse en s’investissant dans un travail de la forme et de la matière. Sa démarche artistique se développe autour des notions de production et de circulation des signes qui constituent les ruines de notre présent. Elle détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM ainsi qu’un diplôme d’études supérieures de la Villa Arson en France. Elle est impliquée dans le milieu artistique notamment en tant que médiatrice culturelle et membre du Centre CLARK.
La pratique d’enseignement, de recherche et de création d’Emma Haraké s’articule au sein d’un cadre de pédagogie publique et critique. Née et élevée à Beirut et habitant maintenant Montréal (Tio’tia:ke), Emma détient une maîtrise en enseignement des arts de l’Université. Concordia ainsi qu’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Libanaise. Son œuvre est axée sur l’histoire orale, le travail de mémoire, les récits personnels et la complexité des processus collaboratifs. Elle travaille actuellement à la conception de Mumtalakat, un projet communautaire présenté à la galerie Leonard & Bina Ellen et explorant les significations intrinsèques d’objets personnels de Montréalais arabophones. Emma est également la coordinatrice principale et médiatrice communautaire du Centre d’histoire orale et de récits numérisés de l’Université Concordia.
Kama La Mackerel est né·e à l’île Maurice et est un·e artiste pluridisciplinaire, éducateur·trice, auteur·trice, médiateur·trice culturel·le et traducteur·trice littéraire vivant à Montréal. Iel travaille entre et à travers la performance, la photographie, les installations, le textile, l’art numérique et la littérature. Sa pratique est ancrée dans les notions de justice, de bienveillance, d’amour, de décolonialité, d’hybridité, de cosmopolitisme, de guérison ancestrale, et d’empowerment individuel et collectif. Iel a foi que les pratiques esthétiques ont le pouvoir d’agencer la résilience et d’agir comme résistance au statu quo, promulguant ainsi une praxis anti-coloniale à travers la production culturelle. Kama a exposé et performé ses œuvres à l’international et a publié ses écrits en anglais, en français et en kreol morisien.
Helena Martin Franco, née en Colombie; elle vit et travaille à Tio’tià:ke/Montréal depuis 1998. Sa pratique interdisciplinaire explore le métissage de différents procédés artistiques et l’hybridation entre des techniques traditionnelles et de nouvelles technologies. Helena crée des autofictions où elle explore la perméabilité et les frontières entre les identités culturelles, nationales et de genre. Ses propositions artistiques participent au dialogue au sujet de la violence sexiste, de l’immigration et de la censure artistique. Selon une perspective féministe, elle tisse des liens entre des collectifs et des organismes culturels afin de favoriser rencontres et échanges de pratiques artistiques, notamment entre le Canada et la Colombie.
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