SPECTACLE

La transformation accomplie par Meg Remy sous sa bannière U.S. Girls est aussi large que singulière, sans équivalent parmi les artistes nord-américains des deux dernières décennies. Depuis l’époque des sous-sols défraîchis de Philadelphie et de Chicago dans lesquels elle chantait à travers des pédales d’effets sur des loops granuleux, jusqu'à la tournée planétaire en tant que figure centrale d'un orchestre art-soul explosif de huit musicien·ne·s, sa vision et son art se sont sans cesse affinés au cours des 15 années d'existence du projet. La plus récente création de Rémy élargit une fois de plus la palette, fusionnant les muses du funk, de la maternité, du mythe grec, des slows et de la désorientation radicale de la joie en une courtepointe électrique d'hymnes, de douleurs et d’éveils: Bless This Mess.

En tant que plateforme et entité musicale, U.S. Girls opère sur une longueur d'onde unique et hors du temps, à la fois injurieuse et pleine de regrets, classique mais contemporaine, en vignettes meurtries de l'Americana poétique vues à travers une lentille féministe. Bless This Mess marque à la fois une divergence et un approfondissement du répertoire de Remy, plus en paix avec ses vérités et ses humeurs agitées. Maximilian Turnbull, collaborateur de longue date (ainsi qu'ingénieur du son, multi-instrumentiste, mari et co-parent), joue un rôle clé dans la facilitation de ces muses. En tant qu'artistes et partenaires, leur rapport est à ce stade totalement symbiotique, capable de puiser dans les terreaux subtils de l'humour et de la lourdeur, du rythme et du rêve. Remy aborde cette quête cherchant à accepter et à célébrer le mystère et l'inconnu comme objectif émotionnel sous-jacent au cœur de l'album, qui semble nettement atteint.

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