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Fondation

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Jasmina Cibic, Nada: Act II (extrait de production), 2017. Vidéo HD. Photo: Pete Moss, avec l’aimable permission de l’artiste

Jasmina Cibic: Everything That You Desire and Nothing That You Fear

  • Exposition
  • Art contemporain
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Fondation PHI 451 et 465, rue Saint-Jean
Montréal, Québec H2Y 2R5

Mercredi au dimanche:
de 11h à 18h

Entrée libre

Everything That You Desire and Nothing That You Fear

Commissaire

L’été dernier, Montréal célébrait le 50e anniversaire d’Expo 67, un événement majeur qui à l’époque a placé la ville à l’avant-plan de la scène internationale. Le tout récent projet de Jasmina Cibic—créé spécialement pour les espaces d’exposition de la Fondation et le contexte montréalais—consiste en une installation immersive portant sur la construction de la culture nationale et sur son instrumentalisation à des fins politiques dans le cadre des expositions universelles au 20e siècle. Le titre de l’exposition, Everything That You Desire and Nothing That You Fear [Tout ce que vous désirez et rien de ce que vous redoutez], s’inspire des discussions et des ententes de nature politique conclues au cours de la planification d’Expo 67 concernant ce que chaque pays devait présenter au public international.

Expo 67 est la dernière exposition universelle où l’ex-Yougoslavie a présenté un pavillon avant sa dissolution dans les années 1990—la dernière des quatre grandes expositions universelles à caractère politique à laquelle le pays a participé, chaque fois sous un nom différent: Barcelone en 1929, Paris en 1937, Bruxelles en 1958 et Montréal en 1967.

Le changement de nom de la Yougoslavie—et finalement sa disparition—devient le point de vue qu’adopte Cibic pour examiner les transformations esthétiques en art et en architecture en tant que «force de persuasion» (soft power) et stratégies politiques utilisées pour projeter une image de domination suprême sur la scène internationale. Comment les intérêts et la rhétorique d’un État déployés dans les arts et l’architecture peuvent-ils façonner la perception publique d’un lieu? Comment les gouvernements instrumentalisent-ils la culture pour former l’identité et la représentation nationale? La démarche de Cibic repose sur la recherche dans les archives et la collaboration avec divers spécialistes, ce qui lui permet de créer de somptueuses œuvres dans l’esprit du Gesamtkunstwerk (concept d’œuvre d’art total) qui allient les qualités particulières de l’installation, de la sculpture, de la photographie, de la performance et du cinéma. L’effet d’ensemble captive le spectateur et révèle les construits élaborés et mis en oeuvre par les gouvernements afin d’exercer un contrôle hégémonique.

Cibic propose une approche conceptuelle des deux bâtiments très différents de la Fondation afin d’établir des comparaisons et souligner des tensions entre les structures publiques sanctionnées par l’État (lesquelles sont souvent inaccessibles) et l’espace privé de la maison, où la machine fantomatique de la politique de l’État s’infiltre. Le bâtiment de quatre étages situé au 451 de la rue Saint-Jean sera réinventé sous la forme d’une résidence occupée par un collectionneur anonyme ayant assemblé des artéfacts imaginaires présentés dans le pavillon yougoslave lors des quatre participations du pays à des expositions universelles. Tirant profit de l’intimité de l’espace, l’artiste revêtira chaque salle d’un rideau «regorgeant d’ornements»—un collage de clichés assemblés par Cibic montrant des œuvres majeures qui ont représenté la Yougoslavie dans le cadre des Expositions universelles. Des sculptures, des photographies et des kilims (tapisseries de basse lisse) évoquant également des architectures et des designs créés pour ces pavillons se trouveront également dans ces espaces transformés en sortes de boudoirs, ce qui mettra en lumière la perméabilité politique dans l’espace privé. Au quatrième étage sera diffusé un tout récent film de l’artiste traitant de la disparition d’un État (nation). Réalisé spécialement pour l’exposition, le film s’interroge sur les vestiges scénographiques et sur le contexte politique laissés en place après la disparition d’un pays—une esthétique et un langage architectural nettement définis qui finissent par perdre leur commanditaire. Cibic présente le pavillon yougoslave d’Expo 67 comme un dispositif illusionniste, où on assiste à la disparition d’une magicienne incarnant l’État-nation. L’allégorie permet à l’artiste d’explorer plus en profondeur le lien poétique entre la gouvernance et l’entretien de l’illusion.

Au 465 de la rue Saint-Jean, dont le vaste espace contraste avec les salles intimes du premier bâtiment, sera présentée la plus récente trilogie filmique de Cibic, intitulée Nada (qui signifie espoir en croate), où l’artiste examine l’architecture, la musique et les danses créées au service de la représentation nationale à divers moments importants des crises d’identité européennes. Ces films s’inscrivent dans une installation immersive qui matérialise leurs éléments scénographiques et accessoires dans l’espace physique de la galerie. Figurera également dans cet espace une installation performative montrant un paysage monochrome constitué de clichés captés par des photographes de l’État yougoslave lors des missions diplomatiques du président Tito. Dans ce paysage imaginaire, qui représente les territoires des États appartenant au Mouvement des pays non alignés, apparaissent diverses structures architecturales en construction, décrites par Cibic comme des «chefs-d’œuvre destinés à servir à la création d’une mémoire de l’État multinational en devenir». La murale affichera également des déclarations politiques tirées des transcriptions de discussions entre les politiciens yougoslaves et les architectes employés par l’État. Dans le cadre du volet performatif de l’œuvre, des femmes artistes inscriront des slogans sur la murale avec des feuilles d’or tout en les déclamant. Ce faisant, elles conféreront une présence concrète à la voix féminine, qui fait par ailleurs défaut dans la construction du spectacle patriarcal.

Dans ses œuvres, Cibic fait appel à plusieurs stratégies telles que la scénarisation, l’interprétation et la reconstitution afin de tisser des liens entre l’«art de gouverner» et celui de la mise en scène. Sa lecture féministe et critique des intrications complexes de l’art, du genre et du pouvoir étatique incite le spectateur à réfléchir aux stratégies employées dans la construction de la culture nationale. La proposition de Cibic est particulièrement pertinente dans le contexte actuel, alors que la ferveur nationaliste croît partout dans le monde, et elle résonne d’autant plus dans la nation canadienne, où le sentiment d’identité nationale est en constante évolution.

La trilogie filmique Nada est une commande de la ville d’Aarhus, capitale européenne de la culture 2017, du BALTIC Centre for Contemporary Art à Gateshead et du Kunstmuseen de Krefeld. Elle a été réalisée grâce au soutien du Musée d’art contemporain de Zagreb, du Conseil des arts d’Angleterre, de la Northern Film School de l’Université Leeds Beckett et des Waddington Studios à Londres.

Everything That You Desire and Nothing That You Fear [Tout ce que vous désirez et rien de ce que vous redoutez] bénéficie de l’appui de la Fondation Graham pour les études supérieures en arts visuels.

Biographie

Jasmina Cibic
Jasmina Cibic est née en 1979 à Ljubljana, en Slovénie. Elle a effectué des études à l’Accademia di Bella Arti de Venise et a complété une maîtrise en arts visuels au Goldsmiths College en 2006. En 2013, elle représentait la Slovénie à la Biennale de Venise avec son projet For Our Economy and Culture. Elle a récemment présenté des expositions individuelles au Centre d’art contemporain BALTIC à Gateshead, au Museum Haus Esters à Krefeld, à Aarhus 2017, à la Fondation Esker à Calgary, au MSU à Zagreb, au MOCA à Belgrade, au MSUV à Novi Sad, au MGLC à Ljubljana et au Ludwig Museum à Budapest. Elle a également participé à des expositions collectives au MoMA, à CCS BARD, au MUMA, au Musée du Guangdong en Chine, à Ambika P3 à Londres, au Musée Pera à Istanbul, à La Panacée à Montpellier, à la City Gallery Wellington en Nouvelle-Zélande, au MSUM à Ljubljana et au MNHA au Luxembourg. Ses films ont été projetés dans le cadre de divers événements, dont SALT à Istanbul, le Festival du film de Pula, HKW à Berlin, au Centre d’art contemporain Laznia à Gdansk, aux Rencontres internationales à Paris, au Dokfest à Kassel et au Festival international du documentaire de Copenhague. En 2016, Cibic a remporté le MAC International Ulster Bank Award et le Charlottenborg Fonden Award. En 2018, elle était en lice pour le Film London Jarman Award.

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