Tout comme nous entrons dans une cathédrale, nous anticipons notre introduction dans l’Espace B du Centre PHI avec douceur, comme pour ne pas en perturber la structure. Puis, devant une immensité de sons et de lumières, nous devenons témoins de notre propre vulnérabilité. Avec ses projections aux fluctuations organiques, George Fok nous emmène dans ces endroits connus où, paradoxalement, c’est le mouvement qui semble arrêter le temps. Devant l’oscillation d’un arbre déplacé par le vent, ou devant la fatalité des remous de l’océan. Un lieu où nous méditons instinctivement.
Un des tableaux, lui, évoque des gens très dynamiques, qui ont des relations conflictuelles les uns avec les autres, tandis que la nature poursuit son cours. Devant cette représentation d’une foule vue du ciel, où des individus s’entrechoquent sans but précis, nous songeons au modeste espace que nous occupons dans le temps, à notre propre finitude. Puis, un son de cloche nous ramène à l’instant présent, un instant où il n’y a d’autre à faire qu’être, et contempler.
Seeking Stillness exerce notre capacité d'observation. puisque comme la nature et le temps, l’œuvre est imperturbable, ses mouvements s’écoulent, indépendants à l’attention que nous leur portons. «Je veux que les gens soient en mode passif, en mode observation, plutôt que d'être en mode action et de toucher à tout pour voir ce qui va se passer. Nous passons déjà assez de temps à courir partout et à être occupés.» Simplement, pour «poursuivre le temps», il nous faut s’arrêter et le laisser passer.