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Photo: Marie-Hélène Lemaire

Partager un point d’amour avec Pamela Witcher

  • Article
  • Fondation PHI
Par  Amanda Beattie
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Photo: Marie-Hélène Lemaire

Le samedi 26 novembre, dans le cadre d’un événement Portes ouvertes à la Fondation PHI, quarante personnes ont eu la chance de participer à l’atelier de création Partage ton point d’amour, présenté par l’artiste Sourde Pamela Witcher. Deux séances étaient proposées: une première le matin en American Sign Language (ASL) avec interprétation vers l’anglais, et une seconde l’après-midi en Langue des signes québécoise (LSQ) avec interprétation vers le français. Witcher a initié chaque séance en offrant un peu de contexte sur sa pratique artistique et son intérêt envers le message diffusé par Yayoi Kusama: faire rayonner l’amour et la paix grâce à l’art. Witcher s’est inspirée d’un motif récurrent de Kusama, les pois, comme formes de mise en relation, et des gestes singuliers esquissés par l’artiste dans les photos où elle pose devant ses œuvres. Witcher communiquant avec ses mains, ces gestes lui ont paru particulièrement significatifs.

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Photo: Marie-Hélène Lemaire

L’atelier de création Partage ton point d’amour se composait de quatre stations. L’une d’elles invitait les visiteur·euse·s à tracer leurs mains sur une feuille de papier et à les remplir selon un style pointilliste. Une autre proposait aux participant·e·s de manipuler des objets d’art d’épingles et à expérimenter avec les petits points formés par les aiguilles métalliques. Une troisième station emmenait les invité·e·s à ajouter leur propre création à une image de Kusama posant devant son œuvre et faisant divers gestes des mains. Enfin, la quatrième station avait été conçue à partir d’une œuvre numérique créée par Witcher, qui dépeint Kusama telle qu’elle apparaît sur une photo, les mains derrière la tête. L’œuvre est un amalgame coloré et dynamique de cette image de Kusama et – bien évidemment – du motif à pois. Les participant·e·s étaient encouragé·e·s à dessiner par-dessus, y laissant ainsi leur propre empreinte. Après le passage de chacun des groupes des Portes ouvertes, ainsi que de tous les autres groupes de participant·e·s, l’image était archivée, et les traces des interventions, effacées. À la fin de l’exposition, toutes les photos de l’image seront rassemblées dans un seul montage numérique.

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Photo: Marie-Hélène Lemaire

Partage ton point d’amour se tenait dans bleu de lieu, une installation immersive doublée d’un atelier de création imaginée par le collectif d’artistes doux soft club, composé de Chloë Baril-Chassé, Pénélope Bourgeois, Marion Paquette, ainsi que Mariane Stratis. À travers leur œuvre, les artistes explorent des thèmes comme l’architecture, la sculpture, le corps, et la performance. Dans bleu de lieu, une lumière bleue emplit l’espace entier, et des sculptures bleu tendre invitent à l’interaction – les participant·e·s sont encouragé·e·s à les porter, à les agencer, à y faire la sieste, ou à y glisser leurs pieds ou leurs mains. Witcher avait été invitée à créer son atelier en conjonction avec l’installation bleu de lieu; les deux œuvres ont coexisté superbement.

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Photo: Marie-Hélène Lemaire

Les visiteur·euse·s pouvaient s’installer confortablement sur les sculptures veloutées en explorant les différentes stations de l’atelier, ou essayer les sculptures portables entre chaque station. Une vidéo conçue par le doux soft club, et montrant les quatre artistes alors qu’elles manipulent les sculptures, était projetée sur le mur où l’œuvre interactive de Witcher était installée. Alors que les participant·e·s ajoutaient leur touche à cette œuvre collective, des images du doux soft club adoptant des poses variées et explorant divers mouvements venaient se mêler au public – une façon idéale de marier le doux soft club et les réponses de Witcher à l’œuvre de Kusama.

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Photo: Marie-Hélène Lemaire

Les deux séances Portes ouvertes affichaient chacune complet, sans compter les listes d’attente. Elles offraient une occasion merveilleuse pour les personnes entendantes et les personnes de culture Sourde de se réunir à travers l’art. Les ateliers pensés par Witcher permettaient aux participant·e·s de créer avec leurs pair·e·s de façon inspirante et solidaire. Chaque groupe s’est montré ouvert à explorer et motivé à créer collectivement. Les messages d’amour et de paix véhiculés par Kusama et que souhaitait transmettre Witcher par son atelier ont été ressentis et vécus tout au long de ce moment passé ensemble.

Autrice: Amanda Beattie

​​Amanda Beattie travaille comme éducatrice et chargée de projets à la Fondation PHI et comme professeur de l’histoire de l’art au Collège Dawson. Elle a obtenu une maîtrise en histoire de l’art de l’université Concordia sur le sujet de l’intersection entre l’art et la nature dans l’œuvre d’une sélection d’artistes depuis les années 1970s. Elle a travaillé dans l’éducation muséale dans plusieurs institutions incluant la Collection Peggy Guggenheim (Venise, Italie), La Biennale di Venezia (Venise, Italie), The Museum of Modern Art (New York, États-Unis), et le Musée des beaux-arts de Montréal. À travers sa carrière, elle a toujours eu comme objectif de rendre l’art accessible à tous les publics et de favoriser une meilleure compréhension et appréciation de l’art moderne et contemporain avec une approche basée dans le respect et la discussion. Amanda travaille aussi en tant que consultante en développant des outils pédagogiques pour des organismes artistiques, et comme écrivaine indépendante pour des catalogues et des revues d’art.

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